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Questions−réponses : comprendre la méthodologie de calcul de l'empreinte carbone des Jeux Olympiques

Release Date: 22 Apr 2025
Understanding the Carbon Footprint Methodology for the Olympic Games

22 avril 2025 - Les Jeux Olympiques rassemblent des athlètes et des spectateurs du monde entier et mettent à l'honneur, plus que n'importe quel autre événement, le potentiel humain, la résilience et le sentiment d'unité. Pour que les Jeux soient organisés de la manière la plus efficace et la plus responsable possible, l'Agenda olympique du Comité International Olympique (CIO) exige des organisateurs qu'ils aient une influence durable et positive sur les communautés hôtes, tout en limitant leur empreinte sur l'environnement, l'objectif premier étant de réduire l'empreinte carbone liée aux Jeux.

Afin d'aider les organisateurs à comprendre et à réduire leur empreinte carbone, le CIO a développé une méthodologie intitulée Carbon Footprint Methodology for the Olympic Games (méthodologie de calcul de l'empreinte carbone des Jeux Olympiques). Publiée pour la première fois en décembre 2018 et mise à jour en décembre 2024, cette méthodologie propose un moyen structuré et transparent de mesurer les émissions de carbone et de recenser les solutions permettant de réduire l'impact des Jeux.

Carbon Footprint Methodology for The Olympic Games - Download Guide 

Vous trouverez ci-après les réponses aux questions que vous pourriez vous poser sur le fonctionnement proprement dit de cette méthodologie.

Qu'est-ce que la méthodologie de calcul de l'empreinte carbone des Jeux Olympiques ?

Cette méthodologie est un ensemble de lignes directrices dont le but est d'aider les hôtes à mesurer, consigner et gérer les émissions en lien avec l'organisation des Jeux. Elle fournit un cadre clair pour calculer l'impact des différentes activités menées, notamment la construction des sites, le transport et les déplacements (des athlètes, des organisateurs et des spectateurs), la consommation d'énergie, les matériaux et enfin les opérations telles que la restauration et la gestion des déchets.

En suivant les normes reconnues sur le plan international, notamment la norme ISO 14064 et le protocole sur les gaz à effet de serre, et dans le respect du cadre de la Commission européenne sur l'empreinte environnementale des organisations (OEF) et de l'accord-cadre des Nations Unies "Le sport au service de l'action climatique", la méthodologie garantit que l'empreinte carbone des Jeux Olympiques est mesurée conformément aux meilleures pratiques, tout en tenant compte du contexte local de chaque édition des Jeux.

En ayant recours à cette méthodologie, les hôtes sont à même de déterminer ce qui doit être comptabilisé dans l'empreinte carbone des Jeux, de choisir la meilleure méthode de calcul des émissions – qu'elle s'appuie sur des données détaillées ou des estimations – et d'identifier les solutions permettant de réduire leur impact. C'est aussi un outil important mis à la disposition des parties intéressées pendant la phase de dialogue permanent, qui les aide à évaluer l'impact potentiel sur le climat et à tenir compte de la durabilité dès le début du projet.

Grâce à cette approche transparente et structurée, les Jeux peuvent apporter des améliorations réelles et mesurables.


Pourquoi certaines émissions sont-elles comptabilisées dans l'empreinte carbone alors que d'autres ne le sont pas ?

La méthodologie fournit un moyen clair et fiable d'évaluer les émissions, en permettant aux hôtes de savoir ce qui doit être comptabilisé, d'être transparents grâce à l'utilisation de méthodes reconnues au niveau international, et de faire la distinction entre les émissions qui sont directement liées aux Jeux et celles qui s'inscrivent dans le cadre d'un développement plus large.

Par exemple, si un nouveau site de compétition est construit spécialement pour les Jeux, ses émissions seront comptabilisées. Si la modernisation d'une ligne de métro était déjà prévue avant l'attribution des Jeux Olympiques, ses émissions ne le seront pas, et ce même si la ligne est utile aux spectateurs olympiques. Les projets d'embellissement à court terme ou les améliorations apportées à l'infrastructure sans rapport avec les Jeux ne seront pas pris en compte, car ils ne sont pas nécessaires à l'accueil de la manifestation olympique. Cette approche garantit transparence et cohérence lors de la définition du périmètre des émissions de carbone.

Un hôte pourrait-il exclure certaines émissions dans le but d'améliorer ses résultats ?

Non. La méthodologie comprend des règles strictes pour éviter les rapports sélectifs. Les hôtes doivent justifier la comptabilisation ou l'exclusion des émissions, respecter les normes reconnues au niveau international pour l’établissement des rapports et veiller à ce que toutes les activités clés en lien avec les Jeux soient prises en compte. La méthodologie a été élaborée avec le soutien de plusieurs experts indépendants en matière d'émissions de carbone afin qu'elle reflète les meilleures pratiques en termes de précision et de cohérence.

Les émissions en lien avec les déplacements des spectateurs sont-elles prises en compte ?

Oui, les émissions indirectes – c'est-à-dire le périmètre 3 – comprenant notamment les émissions liées aux déplacements des spectateurs, sont comptabilisées dans l'empreinte carbone des Jeux.

Nous sommes bien conscients du fait que, lorsqu'ils prévoient de réduire leurs émissions, les hôtes ne peuvent pas contrôler tous les choix effectués par les voyageurs. L'accent doit être mis sur la mise à disposition de solutions à faibles émissions de carbone afin d'encourager des déplacements plus durables, tout en veillant à ce que les améliorations à long terme apportées aux transports profitent aux résidents après les Jeux.

La méthodologie classe les déplacements des spectateurs dans la catégorie des "activités connexes", autrement dit des activités clairement liées aux Jeux mais qui ne sont pas directement contrôlées par l'hôte. Les émissions dues aux déplacements sont calculées en fonction du nombre de personnes se rendant dans la région hôte, du mode de transport emprunté (avion, train, voiture, etc.) et de la distance couverte. Étant donné que les spectateurs parcourent des distances différentes, la méthodologie repose sur des hypothèses bâties à partir des données de billetterie, des enquêtes réalisées et des modèles de demande de transport.

Ainsi, un spectateur étranger qui assiste à plusieurs épreuves peut avoir une empreinte carbone due aux déplacements plus élevée qu'un résident local qui assiste à une seule épreuve. Pour garantir la précision des calculs, des hypothèses sur le comportement des voyageurs – telles que le nombre de billets par spectateur et l'utilisation probable de plusieurs modes de transport – sont prises en compte.

La méthodologie fait également une distinction entre les spectateurs munis de billets (dont les déplacements sont comptabilisés dans l'empreinte) et les spectateurs sans billets (dont l'impact est plus difficile à quantifier). Les hôtes sont encouragés à prendre des mesures incitatives en faveur des déplacements durables : amélioration des transports publics, création de pistes cyclables ou mise en place de stratégies en matière de billetterie récompensant les déplacements à faibles émissions de carbone.

Qu’en est-il des infrastructures permanentes ? Est-il juste de comptabiliser les émissions des bâtiments qui seront utilisés pendant des décennies ?

Oui, mais seulement si ces bâtiments ont été construits en raison de la tenue des Jeux. Si un hôte prévoyait déjà de bâtir une installation sportive avant d'être choisi pour l'accueil des Jeux, les émissions de cette installation ne seront pas comptabilisées. Si un site a été construit uniquement en raison de l'organisation des Jeux, les émissions liées à sa construction seront prises en compte. Si un site est modernisé à titre permanent pour les Jeux, les émissions découlant de cette modernisation seront comptabilisées. Dans le même temps, les bienfaits en termes d'héritage – tels que l'amélioration des transports publics ou la construction de nouveaux logements – font partie intégrante de l'impact plus large et durable des Jeux.


Comment les émissions associées aux équipements loués sont-elles comptabilisées ?

Contrairement aux équipements achetés, pour lesquels 100 % des émissions sont comptabilisées, les émissions associées aux équipements loués sont comptabilisées au prorata de leur durée de vie escomptée.

Par exemple, s'il est prévu qu'une infrastructure temporaire soit utilisée pour 25 événements sur 10 ans, seul un vingt-cinquième du total de ses émissions intrinsèques sera imputé aux Jeux. Si un appareil électronique a une durée de vie de cinq ans et est utilisé pendant un an dans le cadre des Jeux, un cinquième de ses émissions sera comptabilisé. Cette manière de procéder garantit l'équité, tout en encourageant le recours à la location plutôt qu'aux achats.

Comment la méthodologie gère-t-elle la transformation des sites après les Jeux ?

Après les Jeux, certains sites sont démantelés ou réaffectés. La méthodologie fait la distinction entre les installations temporaires qui sont démantelées après les Jeux, comprises dans l'empreinte carbone, et les transformations post-olympiques – comme la reconversion d'un village olympique en logements – qui, elles, en sont exclues, car elles sont menées par les futurs propriétaires, et non par le comité d'organisation.

Que se passe-t-il après les Jeux ? Y a-t-il un suivi des résultats obtenus ?

Oui. Les hôtes doivent rendre compte des émissions de carbone réelles par rapport à leurs premières estimations, évaluer ce qui a bien fonctionné et ce qui pourrait être amélioré, et partager leurs conclusions avec les hôtes suivants afin d'assurer un transfert de connaissances permanent. Grâce à ce processus, les Jeux Olympiques continuent d'évoluer, améliorent leur impact sur l'environnement et offrent des avantages à long terme à leurs hôtes.

Chaque édition des Jeux Olympiques devrait-elle être moins polluante que la précédente en termes d'émissions de carbone ?

À chaque édition des Jeux, nous nous efforçons d'améliorer les normes en vigueur afin d'organiser un événement plus durable. Cela étant, les progrès ne sont pas toujours linéaires. Tous les hôtes ne se trouvent pas dans la même situation de départ. Certains peuvent par exemple déjà compter sur un solide réseau de transports publics, tandis que d'autres ne disposent pas de l'infrastructure adéquate. Un hôte doté de moyens de transport à faibles émissions aura plus de facilité à réduire ses émissions liées au transport qu'un hôte qui doit réfléchir à de nouvelles solutions de mobilité.

Le plus important est qu'en tirant parti des enseignements des Jeux précédents, chaque édition des Jeux s'adapte au contexte local, limite son impact et apporte des avantages durables à l'hôte, en accord avec les plans de développement existants. Le CIO n'impose pas les mêmes exigences à tous les hôtes, mais il veille à ce que chacun d'eux adopte une approche structurée et mesurable pour réduire l'empreinte des Jeux, conformément à l'Accord de Paris sur le changement climatique.


Comment la méthodologie est-elle mise à jour ?

Le changement climatique s'accélère, aussi l'approche adoptée par la communauté mondiale pour y faire face doit-elle évoluer. Le CIO suit de près ces transformations afin de s'assurer que la méthodologie est mise à jour le cas échéant et qu'elle tient compte des enseignements tirés des précédentes éditions des Jeux. La version actuelle de ce document est une mise à jour de la première méthodologie publiée en 2018. Elle tient compte des conclusions de Paris 2024 et des observations de LA28.

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