03 avril 2025 - Alors que le monde entier célèbre la Journée internationale du sport au service du développement et de la paix le 6 avril, le Comité International Olympique (CIO) montre comment le sport met les réfugiés sur un pied d'égalité à travers les histoires inspirantes de Cindy Ngamba, médaillée olympique, et de Shabnam Salahshoor, entraîneure auprès de Terrains d'Avenir.
Lorsque la boxeuse Cindy Ngamba est montée sur le ring aux Jeux Olympiques de Paris 2024, elle n'avait pas que du cran au bout de ses poings. En tant que membre de l’équipe olympique des réfugiés formée par le CIO, elle a en effet également porté les espoirs de millions de personnes déplacées à travers le monde.
Dans la foule se trouvait notamment Shabnam Salahshoor, une réfugiée afghane vivant aujourd'hui à Paris. Alors que Cindy Ngamba concourait pour une médaille de bronze historique – la toute première de l'équipe olympique des réfugiés du CIO –, Shabnam Salahshoor l'a encouragée, les larmes aux yeux.
"J'avais l'impression que c'était moi", se souvient Shabnam Salahshoor. "Je me disais : 'Tu peux le faire, Cindy ! Vas-y !' Sa victoire, c'était celle de tous les réfugiés, partout dans le monde. Quand je repense à ce moment, j'ai envie de pleurer."
Les parcours de Cindy Ngamba et de Shabnam Salahshoor illustrent parfaitement le thème choisi cette année pour la Journée internationale du sport au service du développement et de la paix, Niveler le terrain de jeu : le sport au service de l'inclusion sociale. Les deux femmes ont quitté leur foyer et ont toutes deux trouvé dans le sport à la fois un refuge, de la force et un sentiment d'appartenance. Toutes deux sont aujourd'hui une source d'inspiration pour d'autres, non seulement par leurs exploits, mais aussi par leur conviction inébranlable que le sport peut changer des vies.
Deux parcours, un seul message : trouver sa place grâce au sport
Cindy Ngamba a quitté le Cameroun à l'adolescence pour se réfugier en Grande-Bretagne, où elle a d'abord souffert de la solitude.
C'est finalement dans une salle de boxe qu'elle a trouvé le soutien qu'elle cherchait. "Le sport, c'est comme une famille. Grâce à la boxe, j'ai rencontré de nombreuses personnes au sein de la communauté. En tissant des liens avec elles, j'ai commencé à gagner en confiance. Le sport m'a sauvée."
Ainsi, Cindy Ngamba a trouvé une seconde famille au sein de l'équipe de boxe britannique, installée au centre d'entraînement de Sheffield. Avec le soutien du Comité National Olympique britannique, de GB Boxing, de l'Olympic Refuge Foundation (ORF) et du programme de soutien aux athlètes réfugiés de la Solidarité Olympique, elle a gravi un à un les échelons et est devenue triple championne d'Angleterre.
Moment décisif du parcours de Cindy Ngamba : les Jeux de Paris 2024, où – après avoir été porte-drapeau pour l'équipe olympique des réfugiés du CIO lors de la cérémonie d'ouverture – elle est montée sur le podium olympique après avoir remporté une médaille de bronze historique dans la catégorie des moins de 75 kg.
L'expérience olympique a changé ma vie à bien des égards. Je suis aux anges d'avoir pu gagner une médaille et de montrer à tous les réfugiés partout dans le monde, ainsi qu'à tous les athlètes et à toutes les fédérations, que nous sommes des athlètes comme les autres et que nous visons... haut.
Cindy Ngamba, Membre de l’équipe olympique des réfugiés formée par le CIO
Alors que Cindy Ngamba avait le podium olympique en ligne de mire, Shabnam Salahshoor reconstruisait sa vie à Paris après avoir fui son pays. "Après la chute de Kaboul, je suis venue ici à Paris. Je me sentais totalement perdue dans cette nouvelle vie et j'étais très déprimée", explique-t-elle.
C'est par le biais du programme Terrains d'Avenir – une initiative de l'ORF – que Shabnam Salahshoor a commencé à trouver ses marques. Basé en Île-de-France, le programme Terrains d'Avenir aide les jeunes déplacés, notamment les réfugiés et les demandeurs d'asile, à reconstruire leur vie et à trouver un sentiment d'appartenance à travers le sport.
En élargissant l'accès à des sports tels que le football, le rugby, le taekwondo et le volleyball, et en proposant des formations professionnelles et des initiatives de sensibilisation, Terrains d'Avenir a aidé plus de 9 000 jeunes à s'intégrer dans leur communauté d'accueil et à se construire un avenir meilleur.
Le sport peut être un point de départ. Le sport m'a sauvée. Grâce à lui, j'ai trouvé un moyen de m'intégrer dans la société.
Shabnam Salahshoor, Entraîneure auprès de Terrains d'Avenir
Son diplôme d'entraîneure en poche grâce au programme, elle dirige à présent des séances de football réservées aux femmes pour d'autres réfugiées à Paris.
"J'ai l'impression que les femmes qui viennent ici sont des membres à part entière de ma famille. C’est une famille pour celles qui sont loin de leur famille."
Le sport comme moteur d'intégration : l'engagement du CIO en faveur des personnes déplacées
Les parcours de Cindy Ngamba et de Shabnam Salahshoor reflètent l'action plus large menée par le CIO pour soutenir, par le sport, les personnes déplacées. En 2015, le CIO avait créé la toute première équipe olympique des réfugiés afin d'offrir aux athlètes qui avaient été contraints de fuir leur foyer la chance de concourir sur la plus grande scène sportive du monde.
Depuis, l'équipe s'est considérablement agrandie : de 10 athlètes aux Jeux Olympiques de Rio 2016, elle est passée à 29 athlètes à l'édition de Tokyo 2020, puis aux Jeux de Paris 2024, à un nombre record de 37 athlètes, vivant dans 15 pays et pratiquant 12 sports. L'équipe avait pour cheffe de mission la cycliste Masomah Ali Zada, la première réfugiée à occuper cette fonction.
Une équipe olympique des réfugiés participera aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026, continuant ainsi à offrir espoir et visibilité aux jeunes athlètes déplacés.
Au-delà de son action aux Jeux, le CIO a créé l'Olympic Refuge Foundation en 2017 afin de veiller à ce que tous les jeunes déplacés – et pas uniquement les athlètes de haut niveau – puissent pratiquer un sport en toute sécurité. Depuis, l'ORF est venue en aide à plus de 950 000 jeunes déplacés.
À ce jour, l'Olympic Refuge Foundation a soutenu des programmes dans 12 pays, dont la France, où Terrains d'Avenir a permis à des jeunes réfugiés comme Shabnam Salahshoor de reconstruire leur vie. Dans le cadre de son portefeuille de programmes, l'ORF a directement mobilisé plus de 210 000 jeunes déplacés et membres des communautés d'accueil, leur offrant des possibilités de protection et de développement et leur insufflant un sentiment d'appartenance.
Pour rappel, le renforcement du soutien apporté aux réfugiés et aux populations déplacées était l'une des recommandations de l'Agenda olympique 2020+5. Les principaux résultats obtenus dans le cadre de cette feuille de route peuvent être consultés ici.
Olympisme365 : renforcer la contribution du sport aux Objectifs de développement durable
Le soutien du CIO aux réfugiés s'inscrit dans le droit fil de sa mission plus large de renforcer le rôle du sport dans la promotion des Objectifs de développement durable (ODD) fixés par les Nations Unies.
À cette fin et dans le cadre des réformes de l'Agenda olympique 2020+5, le CIO a lancé la stratégie Olympisme365. Grâce à Olympisme365, le CIO mobilise des dizaines de millions de personnes, améliore leur santé et leur bien-être, accroît l'accès à l'éducation et crée des sociétés plus inclusives par le biais du sport. En étroite collaboration avec un large éventail de partenaires, le CIO soutient actuellement 550 programmes et initiatives à impact social dans 176 pays.
Du 3 au 5 juin, le Sommet Olympisme365 : le sport au service d'un monde meilleur mettra l'accent sur les efforts déployés par l’institution olympique. L'événement, lequel se tiendra à Lausanne, en Suisse, réunira des dirigeants de tous les secteurs pour partager des connaissances, célébrer les progrès et explorer de nouvelles possibilités d'investissement dans le domaine du sport au service du développement.
